Le petit pou et la petite puce vivaient ensemble, tenaient ensemble leur petite maison et brassaient leur bière dans une coquille d'œuf. Un jour le petit pou tomba dans la bière et s'ébouillanta. La petite puce se mit à pleurer à chaudes larmes. La petite porte de la salle s'étonna : « Pourquoi pleures-tu ainsi, petite puce ? » - « Parce que le pou s'est ébouillanté. » La petite porte se mit à grincer et le petit balai dans le coin demanda : « Pourquoi grinces-tu ainsi, petite porte ? » Comment pourrais-je ne
pas grincer ! Le petit balai se mit à s'agiter de tous côtés. Une petite charrette qui passait par là, cria : « Pourquoi t'agites-tu ainsi, petit balai ? » Comment pourrais-je
rester en place ! Et la petite charrette dit : « Moi, je vais rouler, » et elle se mit à rouler à toute vitesse. Elle passa par le dépotoir et les balayures lui demandèrent : « Pourquoi fonces-tu ainsi, petite charrette ? » Comment pourrais-je ne
pas foncer ! Les balayures décidèrent alors : « Nous allons brûler de toutes nos forces, » et elles s'enflammèrent aussitôt. Le petit arbre à côté du dépotoir demanda : « Allons, balayures, pourquoi brûlez-vous ainsi ? » Comment pourrions-nous
ne pas brûler ! Et le petit arbre dit : « Alors moi, je vais trembler, » et il se mit à trembler à en perdre toutes ses feuilles. Une petite fille, qui passait par là avec une cruche d'eau à la main, s'étonna : « Pourquoi trembles-tu ainsi, petit arbre ? » Comment pourrais-je ne
pas trembler ! Et la petite fille dit : « Alors moi, je vais casser ma cruche, » et elle la cassa. La petite source d'où jaillissait l'eau, demanda : « Pourquoi casses-tu ta cruche, petite fille ? » - « Comment
pourrais-je ne pas la casser ! « Ah bon, » dit la petite source, « alors moi, je vais déborder, » et elle se mit à déborder. Et l'eau inonda tout en noyant, la petite fille, le petit arbre, les balayures, la charrette, le petit balai, la petite porte, la petite puce et le petit pou, tous autant qu'ils étaient. |